Un mythe tenace veut que les trois premières années d'un enfant sculptent à tout jamais sa personnalité ou déterminent virtuellement ses possibilités ultimes. Une telle croyance serait basée sur "les dernières découvertes en psychologie cognitive".
"The Myth of the First Three Years", de John T. Bruer , constitue une patiente déconstruction de cette fable :
The Myth of The First Three Years: A New Understanding of Early Brain Development and Lifelong LearningMost parents today have accepted the message that the first three years of a baby's life determine whether or not the child will grow into a successful, thinking person. But is this powerful warning true? Do all the doors shut if baby's brain doesn't get just the right amount of stimulation during the first three years of life? Have discoveries from the new brain science really proved that parents are wholly responsible for their child's intellectual successes and failures alike? Are parents losing the "brain wars"? No, argues national expert John Bruer. In The Myth of the First Three Years he offers parents new hope by debunking our most popular beliefs about the all-or-nothing effects of early experience on a child's brain and development.
Challenging the prevailing myth-heralded by the national media, Head Start, and the White House-that the most crucial brain development occurs between birth and age three, Bruer explains why relying on the zero to three standard threatens a child's mental and emotional well-being far more than missing a few sessions of toddler gymnastics. Too many parents, educators, and government funding agencies, he says, see these years as our main opportunity to shape a child's future. Bruer agrees that valid scientific studies do support the existence of critical periods in brain development, but he painstakingly shows that these same brain studies prove that learning and cognitive development occur throughout childhood and, indeed, one's entire life. Making hard science comprehensible for all readers, Bruer marshals the neurological and psychological evidence to show that children and adults have been hardwired for lifelong learning. Parents have been sold a bill of goods that is highly destructive because it overemphasizes infant and toddler nurturing to the detriment of long-term parental and educational responsibilities.
The Myth of the First Three Years is a bold and controversial book because it urges parents and decision-makers alike to consider and debate for themselves the evidence for lifelong learning opportunities. But more than anything, this book spreads a message of hope: while there are no quick fixes, conscientious parents and committed educators can make a difference in every child's life, from infancy through childhood, and beyond.
Type | : Hardback |
Publisher | : Free Press |
Category | : Political & Socio-Economic Groupings |
Publication date | : 20/09/1999 |
Weight | : 485 gr. |
Pages | : 256 |
Format | : 24 cm x 16 cm |
ISBN | : 0684851849 |
La traduction française de ce livre est publiée par les éditions Odile Jacob sous le titre Tout est-il joué avant trois ans ? (mais on peut se poser des questions sur la qualité de la traduction en comparant les deux titres...)
Il y a quelque temps paraissait dans le bulletin de l'EFA, Accueil (voir adresses intéressantes ) n° 3 de mai 1997, une chronique juridique extrêmement intéressante sur la séparation (en général) des fratries, suite au vote en novembre 1997 d'une loi ajoutant un article au code civil français :
L'enfant ne doit pas être séparé de ses frères et soeurs, sauf si cela n'est pas possible ou si son intérêt commande une autre solution. S'il y a lieu, le juge statue sur les relations personnelles entre les frères et les soeurs.
Nous ne pouvons que vous inciter à lire l'article in extenso , mais certains courts extraits pourront vous intéresser :
Si depuis plusieurs années, services sociaux et magistrats ont le souci de ne pas séparer des frères et soeurs, l'expérience du terrain et l'extraordinaire complexité de certaines situations familiales montrent la nécessité, dans l'intérêt de l'enfant, de faire parfois des choix qui vont à l'encontre de l'"évidence".
Suivent des réflexions - que certains pourront trouver excessives - de Cornelia Burckhardt, qui va jusqu'à écrire :
Ces constats ... m'amènent de plus en plus souvent à penser et à mettre en place l'adoption séparée d'enfants d'une même fratrie.
L'article se termine sur une phrase que nous reprenons entièrement à notre compte :
Il s'agit de prendre en compte l'histoire de chaque fratrie, de chaque enfant, car chaque cas est particulier ; il est impossible de généraliser, et une loi privant des enfants du bénéfice d'une adoption plénière dès lors qu'ils font partie d'une fratrie dont tous les membres ne sont pas juridiquement adoptables ne paraît pas judicieuse, dans l'intérêt même des enfants.
C. Burckhardt s'interroge aussi sur cette loi à travers de laquelle ne demande-t-on pas implicitement aux enfants de maintenir entre eux, par le lien fraternel, ce que les parents n'ont pas pu maintenir, à savoir l'identité familiale ? Ne leur demande-t-on pas d'être responsables de(s) autres(s) enfants(s) à travers le fait de les maintenir groupés ? Que reste-t-il de l'identité personnelle au moment où l'on privilégie dans l'épreuve l'identité fraternelle ?
On note que souvent ces fratries se sont structurées à partir d'images parentales défaillantes avec l'obligation pour l'un ou l'autre de suppléer à ces images. L'aîné va s'investir dans le rôle de père ou de mère manquant tandis que les autres membres de la fratrie vont se construire l'un par rapport à l'autre et non pas en référence à un couple parental. D'où clivage entre l'un et l'autre investis comme bon ou mauvais objet, l'un valorisé, l'autre le contraire. Ce qui peut entraver l'élaboration psychique inhérent à l'adoption (phase régressive et phase agressive) et la réparation des images parentales défaillantes.
Nous pensons que la question des fratries devrait rester ouverte et une loi ne peut y répondre rigidement.
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